Une femme qui entraine des hommes ou un homme qui entraine des femmes, est-ce si différent ?
C’est une question qu’il est intéressant de se poser lorsque l’on est coach . Si les cursus de formation sont les mêmes, la pédagogie méritera certainement une adaptation. J’ai eu dans ma carrière d’entraineur l’opportunité d’entrainer des équipes féminines et masculines, j’avais envie d’échanger avec vous sur ce thème de :
Coacher la mixité
On me dit souvent, entraîner des filles, entraîner des garçons, ce n’est pas pareil. Je ne fais aucune différence entre garçons et filles car je suis entraineur. La seule différence notable, c’est la communication et l’approche psychologique. Didier ROMAIN
Globalement, la femme est plus portée sur le partage verbal et la communication, alors que l’homme est centré sur l’action et la compétition. Il en résulte des différences dans la compréhension hommes-femmes
Le discours masculin, direct et sans fioriture est perçu comme agressif par les femmes (étude Doreen Kimura – Canada). Pour un homme et son monde très hiérarchisé, il est normal de s’exprimer à l’impératif (impératif ne veut pas dire agressif si le ton est poli). Entre hommes çà marche, alors qu’une femme ne se sentira la plupart du temps pas respectée (en rapport avec des siècles de domination de l’homme sur la femme).
Les femmes ont plutôt tendance à exprimer leurs demandes de façon indirecte, utilisant cinq fois plus le conditionnel que les hommes (Edith Slembeck – Suisse). En contrepartie, ces derniers perçoivent souvent cela comme de l’indécision. (cf Christophe FRANCK)
D’une manière générale, pour un homme le plus important c’est l’action, la compétition alors que pour une femme c’est plus la manière d’y arriver qui va être primordiale.
Témoignage en sport individuel : Loubna Hasseine (à retrouver en fin d'article)
Dans les sports collectifs :
Fabrice Courcier – Entraîneur des basketteuses de Saint-Amand et ancien entraineur de l’équipe masculine de Tourcoing et de Gravelines, extrait de l’article paru dans La Voix des Sports du 19/11/2007, Sport au féminin : Entraîner une équipe de filles : cauchemar ou sacerdoce ?
« Elles se font mieux à l’idée qu’il puisse exister des joueuses plus fortes. C’est donc plus facile de faire accepter un rôle moins en lumière à l’une ou l’autre, alors que les garçons préfèrent tous être en première page des magazines ! Il faut que chacune puisse prendre du plaisir dans son rôle. Je veille donc à placer chaque fille sur le même pied d’égalité. Parce qu’une équipe féminine vit très mal le manque d’équité. C’est ce genre de petit détail qui peut vous faire partir sur une bonne saison ou une mauvaise. »
Chez les femmes, le niveau d’anxiété est souvent plus élevé que chez les hommes. Elles ont besoin d’être rassurées non seulement sur leur potentiel, mais surtout sur la confiance dont l’entraineur leur témoigne. Ce besoin de valorisation et de confiance en soi est un réel facteur de performance pour les athlètes féminines.Perfoptimum vous accompagne à identifier vos styles d’entrainement et développer vos capacités de communication avec vos sportifs: conduite d'entretien, gestion de conflits, cohésion d'équipe...A lire: Héléna Costa, Femme entraineur, Laurent TillieA voir |